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Le pêcher ou Prunus Persica  est de la famille des rosacées.
C’est un arbre à feuilles caduques qui peut durer une trentaine d’années. Les arbres greffés vivent moins longtemps.
La période entre la plantation et la récolte est de 2 à 3 ans selon l’âge de l’arbre au moment où il a été planté. Le pêcher peut varier en taille de 3,5 par 3,5 m en buisson à 2,5 par 5 m en arbre palissé.
Vous pouvez récolter en moyenne, 22 kg sur un arbre palissé, et 36 à 45 kg ou plus sur un arbre en buisson.

Les pêches

Le pêcher, qui donne un des fruits à noyau les plus délicieux, demande des soins délicats. Son fruit juteux, à la chair blanche ou jaune, est recouvert d’une peau douce et veloutée, souvent teintée de rouge. Dans les régions tempérées, on récolte les pêches de verger à partir de juillet. Les pêches de serre sont mûres plus tôt et les variétés tardives peuvent être cueillies jusqu’à la mi-automne. A la fin de l’hiver et au début du printemps, ses fleurs blanches ou roses donnent ainsi au pêcher un aspect très décoratif. Au prin­temps et en été, il se couvre de feuilles d’un vert brillant et sombre.

Un jardinier amateur peut produire des fruits de meilleure qualité que ceux que l’on trouve dans le commerce. En effet, les pêches mûres, s’abîmant très facilement et voyageant mal, les producteurs les cueillent très tôt, alors qu’elles ne sont pas encore arrivées à maturité et sont très dures. Sur les étalages des mar­chands, les fruits ne mûrissent pas davantage et ne développent pas toute leur saveur. L’avantage d’avoir un pêcher dans un verger est de pouvoir laisser le fruit sur l’arbre en ne le cueillant qu’au dernier moment.

Les nectarines

Les nectarines sont une variété de pêches. Ces deux groupes de variétés sont si proches que l’on fait parfois pousser des pêchers à nectarines à partir de noyaux de pêches et vice-versa. A la dif­férence de la pêche qui a une peau duve­teuse, la nectarine est un fruit à peau lisse et brillante, jaune ou rouge. Elle est plus petite que la pêche, sa chair est plus parfumée et elle pousse sur des arbres plus petits. Cultiver des pêchers à necta­rines dans un verger est presque impos­sible, alors qu’ils poussent bien en serre ou palissés en éventail contre un mur extérieur très bien protégé. La culture des nectarines est semblable à celle des pêches, à ceci près qu’elles résistent moins bien au froid.

calendrier lunaire - fleurs du pêcher

La suite…

Le pêcher est originaire de Chine. Pour donner de beaux fruits, il a donc besoin de cha­leur. Comme il fleurit tôt dans l’année, il doit être planté dans un endroit protégé pour que les vents du printemps ne menacent pas la pollinisation. Des automnes chauds et secs sont indispensables pour que le bois neuf parvienne à maturité. Le froid hivernal permet à l’arbre de dormir ; il tue les insectes et stoppe les épidémies.

Il est très difficile d’évaluer les besoins en eau du pêcher. Sur un arbre insuffi­samment arrosé, le fruit ne se gonfle donc pas assez. Inversement, un trop fort apport en eau peut ainsi le tuer. Aussi est-il courant, dans les régions pluvieuses, de recouvrir les raci­nes de briques ou de grosses pierres pour diminuer l’humidité. Il est possible de planter les pêchers contre un mur sur­monté d’auvent qui le protège contre les pluies trop fortes.

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La suite…

Ne vous laissez pas décourager par ces difficultés apparentes, car les pêchers donnent de beaux fruits dans presque toutes nos régions à condition de bien choisir les variétés. On peut soit les culti­ver en buisson, à l’air libre, soit en éven­tail contre un mur orienté au sud ou au sud-ouest dans les régions plus fraîches. Le mur crée un microclimat plus chaud en retenant la chaleur du soleil. De plus, il protège l’arbre du vent et des pluies trop fortes. Les pêchers cultivés de cette façon fleurissent et donnent des fruits plus tôt que les arbres de plein vent.

On peut faire pousser un pêcher à partir d’un noyau, mais un arbre acheté dans une pépinière donnera des fruits plus rapidement. Par ailleurs, un pêcher cultivé à partir d’un noyau n’aura pas for­cément les mêmes qualités que l’arbre géniteur et il faudra attendre des années avant de savoir quel genre de fruits il va donner. Mieux vaut, par conséquent, choisir la variété du pêcher que l’on va faire pousser en l’achetant chez un spécialiste.

CHAIR JAUNE OU BLANCHE, A VOUS DE CHOISIR I

On peut classer les pêches en deux caté­gories : les variétés à chair jaune et celles à chair blanche. Vous trouverez surtout sur le marché les variétés à chair jaune qui vous semblent aussi bonnes et même meil­leures que celles à chair blanche ; en fait, elles le sont le plus souvent car les chairs jaunes résistent mieux au transport ; en plus, elles ont l’avantage d’être plus attractives, ce qui n’est pas à négliger dans le choix du consommateur qui est aussi attentif au goût qu’à l’aspect visuel de ce qu’il achète.

Si vous cultivez vos pêchers, sélection­nez de préférence des variétés à chair blanche, qui sont infiniment plus savoureuses, plus juteuses et plus parfumées ; cueillez- les bien à point sur l’arbre et mangez-les tout aussitôt.

Faites mieux encore en cultivant la Grosse mignonne, d’abord parce qu’elle est introuvable sur les marchés étant intrans­portable, ensuite parce qu’elle mérite bien son nom par sa grosseur, sa peau veloutée blanche frappée de rouge cramoisi et sa chair un peu teintée autour du noyau, fine fondante, bien sucrée et parfumée. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut délaisser les chairs jaunes, car, si elles sont généralement moins savoureuses au goût, elles possèdent une supériorité sur les chairs blanches : elles sont nettement meilleures lorsqu’elles sont cuites et plus aptes à la conservation et à la confection de confiture.

Emplacement et sol

Comme les pêchers, surtout les formes palissées, fleurissent tôt, ils sont tout particulièrement vulnérables aux froids printaniers et ont peu de chance de donner des fruits s’ils poussent dans des endroits exposés au vent ou aux gelées. L’emplacement idéal est un mur orienté au sud ou au sud-ouest car l’arbre, tout en étant protégé du vent, reçoit tout le soleil possible. Il est décon­seillé de le palisser contre un mur orienté au nord.

Les pêchers craignent les sols trop humides qui les asphyxient. Aussi, le jardinier qui projette de les planter dans de tels sols, doit-il envisager un système de drainage éliminant l’eau en grande partie.

Le pêcher aime les sols aérés, limo­neux, d’une profondeur minimum de 60 cm. En revanche, les sols calcaires ne lui conviennent pas car ils favorisent la chlorose (jaunissement des feuilles), maladie à laquelle il est particulièrement sensible. Les racines ne doivent ni sécher ni être exposées aux gelées ; elles ont ainsi besoin d’un espace suffisant pour s’étendre au maximum, sans quoi aucun buis­son ou arbre fruitier ne pourra pousser convenablement. Un pêcher en éventail doit être planté à 25 cm environ du mur et incliné vers lui. Les arbres en buisson se plantent à des écartements de trois à quatre mètres.

Préparation du sol et plantation

Un sol ne pourra absorber des matières organiques que s’il a été préparé un mois ou deux avant la plantation. Ainsi, pour l’ameu­blir, pratiquez le labour à double-jauge (à 50 cm de profondeur). Au cours de ce labour, enrichissez le sol de la formule suivante : 5 kg de compost ou de fumier (vous pouvez utiliser un amendement organique en sac du commerce à la dose de 0,5 à 0,8 kg), 50 g de corne torréfiée, ainsi que de la cendre de bois pour un mètre carré. Avec une telle préparation, les arbres peuvent se planter « à la demande » c’est-à-dire en fonction du volume de leurs racines, l’important étant que celles-ci s’y trou­vent complètement à l’aise ; il vaut donc mieux raccourcir une racine que la plier pour la faire entrer dans un trou un peu exigu. Déterminez donc la taille du trou en fonction des racines.

L’arbre étant placé dans le trou, il est bon de le tuteurer pour le maintenir droit et l’empêcher de s’enfoncer dans la terre au moment du tassage fait au pied. Lors de ce rebouchage, enrichissez en apportant un engrais binaire (sans phos- pore) et riche en azote : 100 g de corne torréfiée et 20 g de sulfate de potasse, par exemple. Tassez au fur et à mesure du rebouchage et laissez subsister une cuvette pour l’arrosage ; vous la comble­rez quand la reprise sera assurée.

La meilleure époque pour planter des pêchers est la fin de l’automne, quand le sol retient encore la chaleur de l’été. Il n’est pas bon d’attendre davantage car la pousse commence tôt au printemps.

LA «GÉNÉRATION SPONTANÉE» DES PÊCHERS…

Il arrive fréquemment de voir des pota­gers abriter des pêchers disposés d’une manière très anarchique. C’est qu’ils n’ont pas été plantés. Pourquoi ? parce que de nombreux jardiniers fabriquent leur com­post eux-mêmes et que des noyaux se sont retrouvés, accompagnés d’autres épluchu­res et déchets, dans la fumière avec les matières en décomposition. Ils ont été alors enterrés avec le compost et si la chance a voulu qu’ils soient placés dans de bonnes conditions, ils ont germé et donné un arbuste. Nous en avons vu qui don­naient des pêches splendides, ce qui s’explique car un pêcher non greffé est moins délicat qu’un pêcher greffé et, de plus, il vit plus longtemps.

On comprend la surprise du jardinier qui découvre qu’un pêcher a poussé dans son potager. Mais, il serait vraiment dommage de détruire un arbre qui donne de si bons fruits. Alors, laissez-lui sa chance ; vous ne le regretterez pas I

Si le phénomène se reproduit plusieurs fois, la plantation devient anarchique et nuit au potager. Alors, voici la solution : à l’automne, déterrez et transportez délica­tement le pêcher dans un coin du potager, plantez-le à 2 m de distance des limites. Si vous en plantez plusieurs, faites-le tous les 3 m en ligne et, sous leurs ramures, culti­vez des fraisiers.

La conduite des formes buissonnantes

La conduite de ces formes est très facile et les récoltes sont plus abondan­tes ; elles doivent être cultivées dans les régions fortement ensoleillées où les pêchers palissés, comme l’éventail, ne trouveront pas d’autre place que contre un mur à exposition est ou ouest. Certes, la conduite en éventail présente, elle aussi, certains avantages : la protection et les traitements sont plus faciles, les fruits plus colorés et c’est une forme intéressante pour les régions peu enso­leillées. La forme buissonnante a un inconvénient majeur, celui commun à tous les arbres à noyau, et particulière­ment au pêcher, qui est la fâcheuse ten­dance à faire du bois mort ; cette ten­dance est très néfaste lorsque ce sont les branches maîtresses qui se nécrosent. C’est alors que le pêcher perd son aspect agréable et il est fort difficile de le lui redonner.

Parmi les formes buissonnantes, rete­nons les tiges (seulement les tiges bas­ses), le fuseau et le faux gobelet.

Les tiges

Basses (buissons), courtes (les plus cultivées, de 0,80 m/0,90 m) ou hautes (de 1,20 m et plus), elles se for­ment toutes de la même manière, pour arriver à une charpente évasée surmon­tant la tige. La symétrie doit être moins recherchée que l’équilibre de la char­pente. Lorsque vous avez obtenu quatre branches annonçant les charpentières, raccourcissez-les sans crainte pour en multiplier le nombre (comme pour le pommier mais, moins sévèrement). Cha­que année, contentez-vous ensuite d’aérer légèrement l’intérieur des têtes en supprimant quelques branches ou quelques gourmands situés au centre, en même temps que les parties atteintes de gommose ou névrosées. Servez-vous d’un outil bien coupant et, en cas de taille sur une partie nécrosée, trempez-le immédiatement après dans une solution de sulfate de cuivre. Contrairement aux arbres à pépins, vous devez tailler le pêcher dès sa plantation. Mais par la suite, la taille fruitière ne se fera qu’au printemps.

Le fuseau

C’est une forme qui convient bien aux jardins assez petits. On l’obtient en partant d’un scion taillé à six yeux au moment de la plantation, à par­tir de 30 cm du sol (éborgnez les yeux entre le sol et les 30 cm de hauteur s’il y en a). Le scion va donner six branches que vous taillez d’autant plus longues qu’elles sont voisines du sol ; celles du milieu sont taillées plus court et celles du sommet plus court encore. Cette taille lui donne donc l’aspect d’un cône. Mais atten­tion ! Vous devez favoriser le départ des trois yeux inférieurs en pratiquant un cran au greffoir ou avec un couteau bien tranchant au-dessus d’eux ; ce cran enve­loppera environ 1/3 du rameau et aura donc la forme d’un C.

L’année suivante, taillez chaque rameau sur un œil extérieur à une dis­tance qui varie avec l’emplacement : si les basses sont coupées à 25 cm, les supérieures seront tenues plus courtes et la flèche sera ainsi taillée très court, égale­ment à quatre yeux. Des rameaux nouveaux vont naître ; ils seront taillés les années suivantes sur un œil extérieur de manière à former toujours un cône (un V renversé, la pointe partant toujours de la flèche centrale).

Le faux gobelet

C’est la forme la plus facile à obtenir pour un amateur. Mais il lui faut partir d’un fuseau qu’il achète (ou qu’il fabrique). Le fuseau planté, la taille consiste à supprimer la flèche et à empêcher que le rameau supérieur ne vienne en prendre la place. On obtient ainsi un arbre à quatre ou cinq branches, harmonieusement disposées sur un vide central. Ces branches sont raccourcies au gré de l’amateur de manière à obtenir des sous-charpentières.

Sur le pêcher (et sur tous les arbres à noyau), il est bon d’éviter les coupes importantes qui risquent d’entraîner des écoulements de gomme (gommose) et de faire naître des chancres fort difficiles à guérir. Si le cas se présente, la plaie de coupe doit être recouverte d’un produit semi-liquide anti-chancre, facile à trouver dans le commerce en boîte (à passer avec un pinceau) ou en bombe aérosol, très pratique mais plus onéreuse. Lorsqu’un rameau secondaire est atteint de gom­mose et d’un commencement de chan­cre, il est recommandé de le supprimer en taillant dans une partie entièrement saine. Si la branche est importante, grattez l’endroit de l’écoulement jusqu’au cambium (partie gluante sous l’écorce) et pratiquez sous la plaie une incision longitudinale.

La conduite en éventail à partir d’un scion

Le mur choisi doit avoir au moins 2 m de haut et 5 m de long. Tendez des fils de fer de 3 mm d’épaisseur en lignes horizontales espacées de 15 à 20 cm. Une fois le tronc principal taillé, l’éventail est formé par deux branches en diago­nale. Une telle forme ne se vendant plus, il faut donc la faire soi-même à partir d’un scion.

Il est recommandé de choisir un gref­fon de pêcher d’un an, de le planter à la fin de l’automne ou en hiver, et d’atten­dre la fin de l’hiver pour couper la tige à 60 cm de hauteur, en s’assurant que celle-ci porte au moins deux bourgeons sains qui donneront ainsi naissance aux pre­mières branches de l’éventail.

Au début de l’été, quand les bourgeons sont sortis de leur état de dormance, choisissez-en deux, l ’un en face de l’autre, pour en faire les premières bran­ches à droite et à gauche. Ils doivent être de 30 à 35 cm au-dessus du sol. Quand ils auront atteint 45 cm de longueur, attachez-les avec de la ficelle à de lon­gues tiges de bambou, fixées sur les fils de fer et faisant un angle de 45° avec le sol. Coupez le tronc juste au-dessus de ces branches et lissez bien la coupure.

attention :

Si une des branches pousse plus vite que l’autre, on peut ralentir sa croissance en l’inclinant vers le bas : la sève la nourrit donc moins vite et l’autre branche peut la rattraper.

A la fin de l’hiver, taillez les deux bran­ches. Elles ne doivent plus avoir que de 30 à 45 cm de longueur. Des rameaux latéraux vont apparaître sur ces bran­ches au cours de l’été suivant ; choisissez-en deux sur la surface supé­rieure et un sur la surface inférieure et attachez-les aux fils de fer pour former l’éventail. Puis taillez les autres pousses. A la fin du troisième hiver, coupez les huit branches en ne gardant qu’une longueur de bois de 30 à 45 cm. Il est nécessaire de tailler le pêcher si ses branches couvrent toute la surface du mur contre lequel il pousse.

Pincement et palissage

Palissez les jeunes pousses quand elles sont encore flexibles, au printemps ou en été ; elles ne doivent pas se chevaucher mais s’étendre comme les rayons d’une roue. Vérifiez que les branches porteuses de fruits sont ainsi bien attachées. Pincez l’extrémité des rameaux de remplace­ment en ne gardant que six feuilles et répétez cette opération sur les jeunes pousses qui convergent au centre de l’arbre.

Taille des pêchers en éventail

Tailler après la récolte a l’avantage de diminuer les risques d’épidémie, mais comme les branches sont alors recouver­tes de feuilles, il est difficile de savoir les­quelles doivent être élaguées. C’est pour­quoi, il est plus facile de tailler en hiver.

Les boutons, donc les fleurs puis les fruits, se forment sur les branches âgées d’un an ; le bois qui a déjà donné du fruit est inutile à de futures récoltes ; on peut donc le couper ou le garder pour en faire la charpente de l’arbre.

En même temps que les rameaux inu­tiles, il convient de tailler les branches mortes ou malades. On les supprime par pincement quand elles mesurent environ 1,5 cm.

Une nouvelle pousse apparaît presque toujours à la base des branches fleuries âgées d’un an ; laissez-la croître ainsi que tout bourgeon apparaissant au bout d’un rameau fleuri. Il faut par contre suppri­mer en les pinçant les bourgeons nais­sant entre le rameau de base et le rameau final. Il est recommandé de le faire en trois étapes successives, en com­mençant par la cime, pour ne pas trop influencer la végétation de l’arbre. Le pêcher doit se présenter bien à plat, les rameaux attachés aux fils de fer.

Un complément d’information :
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Apport en eau et en engrais et pollinisation

Pour donner des fruits, les pêchers doi­vent avoir beaucoup de feuilles (on compte environ quarante feuilles pour la formation d’un fruit) et les feuilles se for­mant sous l’action de l’azote, celui-ci est indispensable, mais, si la dose est trop forte, la récolte sera moins abondante.

Pour que les pêchers soient bien pour­vus en branches fertiles afin d’assurer une production convenable, tant en rameaux nouveaux qu’en fruits, il est nécessaire de bien les fumer. Les arbres chétifs ne vivent jamais. L’emploi combiné des fumures organiques et minéra­les conduit aux meilleurs résultats, mais le pêcher n’appréciant guère le phos­phore, on se contentera de l’apport d’azote et de potasse dans la fumure chi­mique (si vous désirez toutefois de lui en apporter). Je vous conseille la couverture du sol en fumier ou compost à raison de 3 kg par m2 et de 50 g de corne torréfiée, toujours au mètre carré.

Il peut arriver, surtout en été, que le sol au pied du mur devienne très sec. Si la sécheresse se prolonge, le pêcher donne des fruits de qualité médiocre. Il est donc recommandé d’arroser soigneusement surtout à l’époque de la floraison et de la formation du noyau. Il vaut mieux éviter de cultiver sous le pêcher d’autres plan­tes qui risqueraient d’absorber l’humi­dité et les engrais qui lui sont destinés.

pollinisation

La plupart des pêchers sont autoféconds, et la présence d’insectes buti­neurs favorise grandement la féconda­tion. Il est bon aussi de vaporiser de temps en temps de l’eau tiède sur les fleurs les jours de grand soleil.

Comme les pêchers fleurissent tôt dans la saison, il est parfois nécessaire de les protéger contre les gelées, en recou­vrant l’arbre d’un filet ou de mousseline, par exemple. Dès que la température remonte, enlevez la protection pour que les insectes puissent se poser sur les fleurs, exposées au soleil.

UN PÊCHER FRANC BIEN CHOISI !

Le pêcher franc étant plus rustique que le greffé et pouvant donner d’excellents fruits, vous ne risquez rien à vous lancer dans sa culture. Mais, le problème est que l’on connaît rarement la variété semée : elle peut être excellente comme très moyenne. Alors suivez mon conseil : lorsque vous consommez des pêches excellentes, con­servez les noyaux. Faites-les sécher et hivernez-les dans un pot (en alternance avec une couche de sable s’il y en a plu­sieurs, en vrac pour quelques-uns) avec du sable. Enterrez le pot au pied d’un mur jusqu’en février ; puis sortez-le, extrayez les noyaux délicatement et plantez-les en terre ou en pot à 2 ou 3 cm de profondeur.

Soins à apporter aux fruits et récolte

Une production excessive ou prématu­rée donne de petits fruits et diminue la récolte suivante ; le pêcher s’affaiblit et vit moins longtemps. Il faut, dans ce cas, éclaircir les fruits pour que l’arbre cana­lise toute son énergie à produire du bois fort et sain, et à préparer sa nouvelle floraison en même temps que la production présente.

Il est indispensable de tailler les pêchers palissés quand ils se développent normalement et de pratiquer la même opération sur les formes buissonnantes. L’élagage se fait sur une période de plu­sieurs semaines et en deux étapes suc­cessives ; on commence quand le fruit a la taille d’un petit pois en ôtant les pêches trop petites, mal placées et en n’en laissant qu’une quand elles pous­sent par paire. Il est inutile de procéder à une taille trop rigoureuse à cette étape car beaucoup de petits fruits tombent naturellement vers la moitié de l’été. Bientôt, le fruit semble stopper sa crois­sance tandis que son noyau se forme, puis il se remet à grossir. Les fruits, dont les noyaux ne se sont pas formés, tom­bent. Le second élagage, un mois après le premier et qui suit la chute naturelle des fruits, consiste à espacer les pêches de 30 cm.

Protégez le pêcher des oiseaux en l’entourant d’un filet de nylon. Si les guê­pes sont nombreuses, il est possible d’enfermer chaque fruit dans un sac en plastique perforé ou dans de vieux bas de nylon. (voir mon article sur l’ensachage des fruits comme solution bio)

Les variétés précoces mûrissent vers le milieu de l’été et on récolte les pêches jusqu’à l’automne. Le fruit est mûr quand sa chair est molle vers la tige et qu’il se détache facilement de l’arbre.

Parasites et maladies

La tordeuse orientale

C’est un papil­lon dont les chenilles vivent d’abord aux dépens des pousses puis dans les fruits. Ce parasite attaque plus durement les variétés tardives.

Surveillez les cavités irrégulières de l’écorce en hiver pour retirer les chenilles. Sur les arbres touchés l’année précédente, un chaulage peut permettre de se débarrasser des chenilles cachées dans l’écorce. Puis détruisez les fruits gâtés et ne les laissez surtout pas au sol. Ne plantez jamais des pommiers à proximité des pêchers.

Les pucerons

Ceux qui attaquent les pêchers sont les plus dangereux. Ils se nourrissent de l’extrémité des pousses et des feuilles qui se recroquevillent. Evitez donc de laisser des herbes adventices autour des pêchers. N’hésitez pas à pulvériser du purin d’orties et favorisez aussi l’installation des auxiliaires naturels, consommateurs de pucerons tels que les syrphes, coccinelles, chrysopes, punaises… en installant des plantes hôtes de ces insectes (plantes fleuries productrices de pollen : phacélie, orties…).

Les cochenilles

La présence de ces insectes se manifeste par l’apparition d’une substance noire et collante sur les feuilles, une forme de moisissure secrétée par les ravageurs. En examinant les feuilles et les branches, on remarque donc de petits boucliers bruns, gris ou noirs qui protègent l’insecte femelle et les œufs.

Diluez dans 1 litre d’eau, 1 cuillère à café de savon noir liquide, d’huile végétale et d’alcool à 90°. Puis pendant 4 jours, vous pulvérisez ce mélange.. La cochenille attaque égale­ment mûrier, saule et fusain.

Les oiseaux

Les bouvreuils sont parti­culièrement dangereux. Ils s’attaquent aux bourgeons à l’état de dormance en hiver et plus tard aux fruits.

La meilleure protection est la pose d’un filet en nylon. La dépense peut sem­bler excessive mais le nylon ne s’use pas et ce filet fera un long usage.

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La cloque

Cette maladie est causée par un champignon. Les feuilles attein­tes deviennent rouges, elles se défor­ment, enflent, puis s’enroulent. Des spores apparaissent sur les lésions et se recou­vrent de blanc. Cette maladie se déclare au printemps, les arbres atteints per­dent leurs feuilles, et de nouvelles, entiè­rement saines, apparaissent. Mais, l’arbre s’affaiblit peu à peu lorsque l’atta­que est grave et qu’elle se reproduit.

Pour prévenir la cloque, pulvérisez les pêchers avec de la bouillie bordelaise. Renouvelez ainsi les pul­vérisations en automne, avant la chute des feuilles. Éliminez les feuilles malades si besoin.

La cassure du noyau

L’amande à l’inté­rieur du noyau pourrit et le bout de la tige du fruit se casse, ce qui permet aux insectes, en particulier aux perce-oreilles, de pénétrer à l’intérieur des fruits. Cette cassure du noyau est souvent due à un déséquilibre hydrique provoqué par un arrosage irrégulier ; elle peut aussi être causée par un sol de qualité médiocre ou un apport excessif d’engrais au moment où le noyau finit de se former, mais, c’est plus rare.

La meilleure précaution contre cette menace est une préparation soigneuse du sol où le pêcher est planté et un arro­sage régulier pendant la formation des fruits.

La moniliose

Ce champignon pénètre dans le fruit par une lésion faite par des oiseaux ou des insectes. Les pêches atteintes deviennent brunes, puis se ramollis­sent et sont bientôt immangeables. Il arrive aussi qu’elles se couvrent de taches rondes et grises ; ce champignon contamine alors les fruits voisins. Le fruit malade tombe ou se ratatine sur l’arbre.

Enlevez les fruits malades et détruisez-les. Il ne faut ni les laisser pour­rir au sol ni sur le tas de compost. Comme le champignon passe du fruit au courson, coupez celui-ci en même temps que vous enlevez la pêche atteinte.

L’oïdium du pêcher

Ce champignon attaque tout à la fois les feuilles, pousses et les fruits. Les jeunes feuilles malades se couvrent au début du printemps d’une substance farineuse et blan­che. Le fruit se couvre ensuite de taches blanches, qui s’étendent et deviennent brunes. L’oïdium est dû à une aération déficiente ou à un dessèchement des racines. Les pêchers cultivés dans des sols très secs ou contre des murs ont tout spécialement besoin d’être arrosés et paillés au début de l’été. Ainsi, assurez-vous que les fils de fer sur lesquels les bran­ches sont attachées sont à 15 cm du mur pour laisser circuler l’air.

Coupez les pousses malades et traitez les plantes à la bouillie bordelaise tous les quinze jours jusqu’à ce que les symptômes aient complètement disparu.

Le dépérissement du pêcher

C’est une maladie qui attaque fréquemment les pêchers. Le bout des pousses meurt, puis l’infection se propage le long de la bran­che. Si un arbre est atteint, coupez en ne conservant que le bois sain et vigoureux.

GUIDE DES MALADIES ET DES PARASITES DES PÊCHERS

SYMPTÔMESORIGINE
Des chenilles apparaissent sur les pousses puis des vers se logent dans le fruitTordeuse orientale
Les feuilles se recroquevillent et se déformentPuceron
Les feuilles se couvrent d’une substance collante et noire ; on voit de petits boucliers sur les branches et les feuillesCochenille
On remarque des trous dans les fruits et l’absence de bourgeons en hiverOiseaux
Le bout de la tige du fruit se casse, l’amande à l’intérieur du noyau pourrit, le noyau se fendCassure du noyau
Les feuilles enflent, s’enroulent et se recouvrent de taches rougesCloque
Les fruits pourrissent, deviennent marrons, se couvrent de champignons pâlesMoniliose
Les feuilles jeunes se couvrent d’une substance farineuse blan­che ; elles se rabougrissent, les pêches mûres se couvrent de taches blanchesOïdium des pêches
Le bout des branches meurt, les bois se teintent de brunDépérissement

VARIÉTÉS DES PÊCHERS

Pêches à chair blanche

— Primissima Delbard : une May Flower améliorée en plus colorée, plus précoce. Arbre fertile de vigueur moyenne. Se récolte au début juillet.
— Amsden : fruit blanc crème, rouge foncé sur une face. Chair d’excellente qualité. Arbre de bonne vigueur. Maturité du 10 au 25 juillet.
— SilverLogan : gros fruit régulier pointillé de rouge sur une face. Chair d’excel­lente qualité. Maturité autour de la mi-août.
— Grosse mignonne : variété classique rustique pour amateurs. Gros fruit frappé de rouge cramoisi, chair fine fondante, sucrée, parfumée. Maturité : 15 au 25 août.
— Reine des vergers : autre variété idéale pour amateur, fruit assez gros plus ou moins rose et rouge. Chair juteuse et fine, sucrée et parfumée. Arbre vigoureux et rustique. Maturité du 25 août au 10 septembre.
— Springtime : variété précoce de professionnel. Résistante aux manipulations et aux transports. Se récolte du 5 au 15 juillet.

Pêches à chair jaune

— Springcrest : fruit aux 3/4 rouge vif sur fond orangé. Chair assez ferme, juteuse et acidulée. 10 au 20 juillet.
— Red haven : fruit assez gros, appétis­sant, à chair ferme. Arbre assez vigou­reux et très fertile. 5 au 15 août.
— Earligloo : variété d’amateur à fruit assez gros, chair fondante, sucrée et par­fumée. Arbre vigoureux. 20 au 30 juillet.
— Suncrest : gros fruit à belle coloration rouge carminé et jaune orangé. Chair ferme, juteuse et sucrée. 10 au 20 août.
— Baby gold 6 : gros fruit à chair ferme abricotée. La meilleure variété pour les conserves. 25 août au 10 septembre.
— J.H. Hale : variété classique de vigueur moyenne. Très gros fruit bien coloré, nécessite une fécondation croi­sée. 15 au 25 septembre.

Nectarines à chair blanche

— Morton: fruit moyen bien coloré. Chair juteuse, particulièrement sucrée et parfumée. Maturité : début août.
— Silver Lode : fruit assez gros, rouge écarlate brillant. Chair de toutes quali­tés. Arbre vigoureux et productif. 10 au 20 août.

Nectarines à chair jaune

— Sunking : fruit moyen fortement coloré. Chair parfumée et juteuse de qua­lité. Arbre de grande fertilité exigeant certaines années un éclaircissage. 20 au 30 juillet.
— Stark Sunglo : très gros fruit à épi­derme fin, jaune lavé de rouge carmin sur une face. Chair ferme, charnue, fondante, sucrée, juteuse, parfumée, un peu acidulée. Maturité : mi-août.
— Stark Delicious : nouveauté très vigoureuse. Gros fruit entièrement rouge. Chair ferme bien résistante aux manipulations. Maturité : 20 au 30 août.
— Stark Red Gold : gros fruit jaune d’or lavé de rouge sur une face et pointillé de gris. Chair ferme, charnue, fondante, sucrée, assez juteuse, parfumée. 15 au 20 août.
— Nectared 6 : gros fruit un peu oblong, jaune entièrement recouvert de rouge carminé. Chair sucrée et parfumée. Arbre très vigoureux. 15 au 25 août.

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