Le nom de « Fleur de la Passion »a été donné à la plante par des missionnaires espagnols lorsqu’ils l’ont remarquée pour la première fois au Brésil. Ils ont vu, dans la structure compliquée de la fleur, différentes analogies symboliques avec la Passion du Christ.
Les passiflores sont des plantes grimpantes, ligneuses et vivaces, à feuilles semi-persistantes ou caduques, selon les variétés et les conditions de culture. Elles peuvent atteindre une hauteur de 10 m ; une fois que la plante a bien démarré, le problème est plutôt de contrôler sa croissance exubérante que de lui prodiguer de multiples soins.
Il existe plus de 300 espèces de fleurs de la passion, mais la plupart d’entre elles, originaires des régions tropicales ou subtropicales, sont beaucoup trop fragiles pour être cultivées sous les climats tempérés frais.
Passiflora caerulea
La variété que l’on rencontre le plus souvent dans nos régions est la Passiflora caerulea. On la cultive à l’extérieur le long d’un mur tiède ou en serre, principalement pour ses fleurs étonnantes, de couleur bleue, mauve ou blanche tirant sur le vert, plutôt que pour ses fruits peu parfumés, qui apparaissent à la fin de l’été.
Passiflora edulis
Il existe toutefois d’autres variétés de passiflores moins connues qui sont recherchées pour leurs fruits aigres-doux ; elles peuvent aussi être cultivées sous un climat tempéré, en serre ou à l’extérieur, dans des endroits très abrités, à condition d’être très protégées du froid en hiver. La grenadille pourpre (Passiflora edulis) a des fleurs moins attrayantes que la Passiflora caerulea, mais, en revanche, ses fruits sont nettement meilleurs.
Passiflora quadrangularis
La grenadille géante (Passiflora quadrangularis) est, avec ses fleurs blanches, violettes et pourpres, la plus fragile de ces trois variétés, et doit donc être cultivée à l’intérieur. Ses fruits sont très gros, mais on peut la conduire tout simplement pour ses fleurs.
Emplacement et sol
La culture en extérieur ne pose pas de problème si la plante retrouve les conditions propres à son pays d’origine. Un mur, orienté au sud ou à l’ouest, lui conviendra très bien ; de même, une tonnelle située dans un endroit abrité et ensoleillé, sur laquelle elle pourra s’accrocher. Il faut renoncer à sa culture dans les jardins froids, mal exposés, ayant des risques de gelées.
Les fleurs de la passion tolèrent la plupart des sols, hormis ceux qui sont denses et gorgés d’eau. En effet, ils empêchent la croissance des fruits et peuvent même provoquer le dépérissement des plantes. Si le sol est très sec, incorporez une quantité importante de fumier bien décomposé ou de compost de jardin et bêchez avant de planter afin d’augmenter la rétention de l’humidité. Plantez à partir du milieu du printemps jusqu’au début de l’automne ; si vous plantez en période chaude, veillez particulièrement à l’arrosage.
Lorsque l’hiver est froid, les arbustes subissent parfois des avaries au moment des gelées et il arrive qu’il faille les rabattre au sol. Toutefois, sauf si l’hiver a été extrêmement rigoureux, de nouveaux rejets apparaissent au printemps suivant. Protégez les passiflores des grands froids, en amassant fougères sèches, feuilles propres ou compost autour et au-dessus de la couronne et de la base des tiges. Vous pouvez également utiliser du plastique noir en le maintenant par des bambous verticaux bien enfoncés dans le sol. Lorsque l’arbuste est très développé ; sa protection devient de plus en plus délicate : il est alors parfois préférable de le rabattre au maximum.
La conduite de la culture des passiflores
Les passiflores plantées en bordure donnent de plus belles fleurs et de plus beaux fruits si on limite l’expansion de leurs racines ; pour cela, enterrez une grande caisse de bois dans la bordure avant d’y planter les fleurs de la passion, ou bien enfoncez dans le sol des morceaux de tôle ondulée de façon à délimiter un espace de 50 cm sur 90, d’une profondeur de 40 cm.
A l’intérieur, vous pouvez cultiver les fleurs de la passion dans une serre, chaude ou froide selon les variétés. Pour les plus fragiles, telles que la Passiflora quadrangularis, la température hivernale ne doit pas descendre au-dessous de 13°, tandis qu’au printemps et en été, elle ne doit pas être inférieure à 18°. Lorsque le temps est très chaud, il est préférable de faire de l’ombre, soit en blanchissant les vitres de la serre, soit en installant temporairement un écran de mousseline.
Dans une serre froide, la température peut descendre jusqu’à 5° en hiver. Tant qu’il ne gèle pas, les variétés telles que la Passiflora edulis survivront. A moins que vous ne possédiez déjà une serre chaude ou que vous ne soyez prêts à engager des frais importants pour le chauffage, il est préférable de sélectionner une variété adaptée à une serre froide.
Quand les planter ?
Les passiflores se plantent en serre à la fin de l’hiver ou au début du printemps, mais si elles sont cultivées en bacs, vous pouvez les planter à tout moment de l’année, à condition de leur donner ensuite les soins nécessaires. Pendant quelque temps, mettez-les à l’abri des rayons directs du soleil, et veillez à ce que l’air soit bien humide ; ne les arrosez pas trop car une fois qu’elles sont bien établies, elles préfèrent les atmosphères sèches.
Des supports ?
Les vrilles ont besoin d’un support pour s’y enrouler : suspendez des fils verticaux depuis le toit d’un mur, ou, dans la serre, tendez des fils horizontaux parallèles entre les parois, et fixez-y des anneaux à vigne. Il se peut que votre arbuste devienne si vigoureux qu’il finisse par accaparer toute la lumière ; dans ce cas, élaguez-le sans crainte, en raccourcissant de moitié les tiges les plus robustes et les plus hautes. Effectuez cette taille à la fin de l’hiver ou au début du printemps, avant l’apparition des nouvelles pousses vigoureuses. Puisque les fruits ne proviennent que des nouveaux rejets, il est nécessaire, au cours de la taille, de remplacer progressivement le vieux bois non productif si l’on veut obtenir une bonne récolte.
La pollinisation :
Lorsque l’arbuste est à l’extérieur, la pollinisation est normalement effectuée par des insectes. A l’intérieur, par contre, il faut polliniser à la main, à l’aide d’un pinceau à aquarelle. Si le temps est suffisamment chaud laissez les portes et les aérations de la serre ouvertes.
Culture en bac :
Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, les passiflores se prêtent bien à une culture en bacs. En effet, le fait d’emprisonner les racines semble favoriser l’abondance des fleurs et des fruits. Elles sont particulièrement mises en valeur dans des pots de terre cuite. Elles peuvent décorer agréablement des balcons abrités ou des cours dallées. Si votre plante provient d’une graine et qu’elle est dans un petit pot, rempotez-la progressivement dans des pots de plus en plus grands pour finalement la placer dans un récipient de 60 cm de diamètre. Elle aura alors atteint des dimensions très importantes et pourra vivre de nombreuses années, à condition que vous n’oubliez pas de l’arroser régulièrement.
Je vous conseille également d’enlever la terre de surface sur 2 cm d’épaisseur, chaque année au printemps, et de la remplacer par du compost frais. Quelle que soit la taille du pot que vous utilisez, le terreau doit, soit être un bon terreau de marque, soit, si vous le composez vous-même, comporter deux volumes de bonne terre de jardin, pour un volume de tourbe et un volume d’humus ; ajoutez-y également un peu de sable, afin d’améliorer le drainage, et n’oubliez pas de placer au fond du pot, avant d’y verser la terre, une bonne couche de briques concassées, des tessons de pots ou des graviers.
Taille et soins des passiflores
Avant de commencer à tailler les pousses vivantes, il faut rabattre tous les rejets qui sont manifestement morts, c’est-à-dire qui sont bruns au lieu d’être verts. Si l’arbuste est sorti indemne de l’hiver et a besoin d’une taille importante, éclaircissez jusqu’au niveau du sol, puis rabattez à 15 cm les rejets latéraux des tiges principales. Cette taille revigorante demande du temps et de la patience car une passiflore robuste est constituée d’une masse de rameaux, de vrilles et de rejets entremêlés, sans commencement ni fin apparente.
Sans être totalement indispensable, un apport de surface de fumier bien décomposé est bénéfique chaque année au printemps. Faites également un apport de potasse au milieu de l’été, sous forme de cendres de feu de bois (à raison de 125 g au m2). Par temps chaud, arrosez abondamment et fréquemment.
La récolte des fruits de la passion
En règle générale, on peut cueillir les fruits de la passion environ trois mois après l’apparition des fleurs. Mais comme la floraison peut s’étendre sur deux mois ou davantage lorsque l’été est chaud ou la serre chauffée, la période de cueillette peut être repoussée d’autant. Sachez cependant que, dès que le temps se rafraîchit en automne, les fruits qui ne sont pas encore mûrs ont peu de chance de mûrir davantage ; or, c’est justement lorsqu’ils sont trop mûrs et que leur peau est ridée comme celle d’un pruneau que les fruits de la passion sont les meilleurs. Bien que leur aspect ne soit pas alors très plaisant et qu’ils semblent vieux et coriaces, leur goût est en réalité très doux et ils sont très parfumés.
Les variétés de passiflores
La couleur de la peau et de la chair, la taille et la forme diffèrent selon la variété. Mais en général leur peau est assez dure, et la pulpe juteuse contient de nombreuses graines comestibles. Les fruits de la grenadille pourpre ont, comme leur nom le suggère, une peau pourpre qui cache une chair orangée. Ils peuvent peser jusqu’à 60 g. Il existe une variété appelée «grenadille jaune » (Passiflora edulis flavicarpa) dont la peau est jaune.
La grenadille géante (Passiflora quadrangularis) produit les plus gros fruits de toutes les variétés communément cultivées. Ils peuvent atteindre 15 cm. Leur peau est jaune-vert et ils ressemblent à de petites courges. Leur centre creux est entouré d’une pulpe pourpre au goût très fort et parsemé de graines.
Les fruits de la fleur de la passion commune (Passiflora caerulea) sont comestibles, sans avoir autant de saveur que ceux des variétés précédentes. Sa qualité principale est d’être particulièrement résistante et donc susceptible de faire front aux hivers tempérés.
Et les maladies ?
La seule maladie grave qui peut atteindre ces plantes est le virus de la mosaïque du concombre. Malheureusement elle est facilement transmise par la mouche verte. Les symptômes en sont le ratatinement des feuilles, qui se tachent de jaune ou de vert-jaune pâle et se déforment. Ces symptômes peuvent disparaître au cours de l’été pour réapparaître au printemps suivant. Il n’existe pas de traitement. Lorsque l’infection est grave, la seule solution est de détruire la plante.
L’utilisation des fruits :
Les fruits mûrs peuvent être utilisés de différentes façons. On peut les servir frais avec du sucre et de la crème fraîche ; on peut aussi découper une calotte dans le fruit, le vider d’une partie de sa chair et le remplir d’une liqueur.
La peau est très riche en pectine ; elle est donc utile pour faire prendre des confitures et des gelées de fruits de la passion, seuls ou mélangés avec d’autres fruits ; on peut également en fourrer cakes et pâtisseries diverses où leur saveur aigre-douce fera merveille. Dans les régions tropicales et subtropicales, le jus fabriqué à partir de la pulpe constitue une boisson très appréciée.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cet article sur les passiflores.
J’espère qu’elles orneront les allées de vos jardins avec magnificience.
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Merci pour les belles informations
Bonjour Denyse, et merci de me lire…
Belle soirée à vous.
Coeurdialement.
Diane