Manger des pommes, c’est bon !
C’est bon au goût, et c’est bon pour la santé !
Et c’est encore meilleur, quand les pommes viennent de vos pommiers.
Récapitulatif des pommiers
Son nom scientifique : Malus pumila de la famille des rosacées.
Arbre caduc : vie productive sur franc d’environ 50 ans moins sur Paradis et sur Doucin.
Période entre la plantation et la récolte : pommiers nains sur souche Paradis environ 3 ans ; sur Doucin, de 5 à 6 ans et sur Franc environ 8 ans.
Taille : 2 à 10m selon les espèces, les plus hautes étant les sauvages et les pommiers à cidre.
Récolte : les arbustes nains donnent environ 10 à 15 kg, les pommiers courants de 50 à 100 kg et les pommiers à cidre peuvent donner jusqu’à 500 kg, chaque année, s’il n’y a pas alternance des récoltes.
Mais encore…
Le pommier est sans doute l’arbre fruitier le plus répandu parce qu’il est assez robuste et que la gamme sous-espèces sauvages et des variétés est assez étendue pour qu’il y en ait une qui convienne à chaque type de sol et de climat.
Un pommier même mal soigné donnera tout de même une récolte et le plus souvent, il s’en faut de peu pour éviter que l’arbre ne donne des fruits véreux ou malsains ; avec un peu de soin, en deux saisons, un pommier parvenu à maturité recouvre la santé et produit une belle récolte.
Les pommiers sont intéressants à cultiver dans les petits jardins car ils ne sont pas trop encombrants, surtout si vous choisissez des variétés naines et les jeunes arbres donnent rapidement des fruits ; de plus, quelques arbres suffisent à la consommation de toute une famille et cela tout au long de l’année, si les variétés ont été choisies en conséquence.
Les pommiers viennent très bien dans la plupart des régions tempérées.
Ils requièrent un emplacement ensoleillé, bien drainé, abrité et sans risque de gel au moment de la floraison pour que la pollinisation puisse se faire.
Par contre, ils supportent mal les terrains détrempés sur une longue période, encore qu’il existe des remèdes à ce problème.
Les pommiers donnant des pommes à cuire tolèrent mieux que les arbres à fruits de dessert les sols lourds et argileux, les fortes précipitations et un drainage insuffisant ; ils peuvent aussi prospérer malgré un ensoleillement plus faible.
Il existe quatre groupes de pommiers : les arbres donnant des pommes à cuire (souvent bonnes au goût comme la Transparente de Croncels), ceux qui donnent des fruits de dessert (plus ou moins gros selon les variétés), les pommiers à cidre et les pommiers sauvages. Ces deux dernières catégories peuvent être plantés en vue de la pollinisation des autres catégories.
Le choix des arbres
Le mieux est d’avoir un mélange de pommes pour la table et de pommes à cuire. De toute façon, chaque pommier doit avoir non loin de lui un pommier d’une autre variété fleurissant à peu près à la même saison si l’on veut qu’il y ait fructification. Il faut donc toujours en planter au minimum deux.
La plupart des variétés ont beaucoup de pollen et se pollinisent mutuellement à condition que les périodes de floraison soient les mêmes ou coïncident sur un certain laps de temps.
D’autres variétés ont peu de pollen — on les dit triploïdes — et il leur faut un pollinisateur approprié à proximité.
Les triploïdes ne pollinisent pas les autres arbres, aussi faut-il avoir, dans ce cas, trois variétés différentes pour avoir une bonne récolte.
Quelques très rares variétés se pollinisent elles-mêmes ; cependant leurs productions seront meilleures si un autre arbre concourt à la pollinisation.
Le choix des pommiers dépend de plusieurs facteurs :
— La surface : un petit jardin ne peut recevoir que des formes naines de plein vent, un jardin minuscule des formes plates et des cordons. Les grands plein vent demandent un jardin d’au moins 500 m2, si on désire y conserver un potager.
— Les connaissances techniques : il ne faut choisir les formes plates que si l’on possède des connaissances de taille fruitière ou si l’on a l’intention de les acquérir.
La taille de formation et d’entretien peut s’acquérir par la lecture, mais il n’en est pas de même pour la taille fruitière.
— Le climat : dans les régions peu ensoleillées (ou mal exposées), il faut s’en tenir aux formes plates.
Par contre, dans les régions très ensoleillées, les formes rondes sont préférables.
— Les porte-greffe : ce facteur n’a d’importance que pour qui a l’intention de former ses arbres.
Ceux qui ont une faible vigueur naturelle, issue d’un porte-greffe, doivent être réservés pour les petites formes, les palmettes et les cordons ; ceux qui sont pleins de vigueur sont à conduire en grandes formes.
En général, les formes naines sont greffées sur Paradis (pommier sauvage), les formes moyennes et grandes sur Doucin (pommier sauvage dont la vigueur est variable selon les types, qui sont des types anglais dits d’East Mailing et Merton et portant les initiales (E.M.M.M.), suivies d’un numéro en chiffres romains).
Les arbres de très grande vigueur sont greffés sur franc (porte-greffe obtenu par semis de pépins).
Le choix des formes en fonction du jardin
Pour un jardin minuscule, il est préférable de choisir les formes suivantes : cordon, palmettes Verrier et U simple ou double.
Une surface de 10 m2 peut recevoir dix cordons obliques plantés en bordure et deux ou quatre cordons horizontaux, de quoi produire plus d’un quintal de pommes.
Les jardins petits et moyens (jusqu’à 300 m2) supportent des arbres de plein vent nains genre «spurs »et des fuseaux en variétés de vigueurs faibles. Sur la périphérie, vous pouvez cultiver des palmettes Verrier et U double.
Les jardins de grande surface, quant à eux, conviennent à toutes les formes et particulièrement les arbres de plein vent sur Doucin ou franc. Utilisez la périphérie pour les formes palissées (palmettes) et le bord des allées pour les cordons.
Si vous voulez conduire vous-même un arbre contre un mur ou une palissade, achetez un pied d’un an.
Mais si vous achetez un cordon de deux ou trois ans, vous aurez plus rapidement des fruits.
Ne laissez pas les arbres porter plus d’un ou deux fruits au cours de leur premier été pour donner aux racines le temps de se mettre en place.
Préparation du sol
Un sol moyen, légèrement acide et bien drainé est ce qui convient le mieux.
Si possible, préparez le sol en été en bêchant profondément pour améliorer le drainage en surface et éliminer les herbes sauvages.
Et si vous ne pouvez vous y prendre aussi tôt, bêchez puis tassez le sol en le roulant ou en piétinant deux semaines ou plus avant de planter.
Si le sol est très acide, réduisez l’acidité par un apport de chaux.
Améliorez un sol neutre ou légèrement alcalin par des apports de tourbe ou de terreau de feuilles mortes.
Pour améliorer un sol léger, sableux ou graveleux ou un sol lourd très argileux, épandez généreusement du fumier de ferme, du compost de jardin ou encore de la tourbe.
Si vous envisagez de planter des pommiers dans un ancien potager qui a été abondamment fumé, vous encourez le risque de favoriser la croissance des arbres, en particulier pour les pommiers de table, plutôt que la production de fruits. Mieux vaut alors retarder d’un an la plantation de l’arbre et continuer la culture des légumes, mais en arrêtant la fertilisation du sol.
La plantation
La plantation débute généralement dès la chute des feuilles terminée, c’est- à-dire en fin novembre et peut durer tout l’hiver si la terre est bonne à travailler.
Plantez les arbres dès qu’ils vous sont livrés si possible.
Si les racines se sont desséchées dans le transport, plongez-les une heure dans une bassine d’eau.
Coupez toute racine endommagée et faites des coupes obliques sur le dessous des racines les plus épaisses.
Si, pour une raison quelconque, vous deviez retarder la plantation, entreposez-les temporairement en terre de la façon suivante : faites une tranchée dont l’un des côtés est incliné à 45° ; elle doit être assez profonde pour contenir les racines jusqu’à la marque qui, sur le tronc, indique le niveau de la surface du sol chez le pépiniériste.
Couchez le plant dans cette tranchée et recouvrez les racines jusqu’à cette marque.
Tassez légèrement avec les pieds.
Laissez suffisamment d’espace entre les arbres.
Cet espace varie selon leur forme et leur porte-greffe : pour les arbres de plein vent sur franc, prévoyez de 8 à 12 m et sur Doucin, de 6 à 8 m ; pour les formes en fuseaux et gobelets nains, de 2 à 3 m ; pour les cordons horizontaux à bras, 4 m et à deux bras, la moitié ; enfin, pour les palmettes Verrier et double U à quatre branches, 1,20 m.
Lorsque vous plantez des arbres, faites-vous aider.
Il est plus facile à deux de maintenir l’arbre en bonne position et bien droit.
Creusez chaque trou assez large et assez profond pour que toutes les racines puissent s’y étaler dans leur orientation naturelle.
Lorsque vous avez terminé et bien damé de sol tout autour, l’arbre doit être enfoncé dans la terre exactement à la même profondeur que lorsqu’il était en pépinière.
Le point de jonction du porte-greffe et du scion ne doit pas être au-dessous du niveau du sol sinon le scion risquerait de produire lui aussi des racines et de s’affaiblir ; vous ne pourriez plus alors maîtriser les formes naines ou plates.
Pour vérifier que le trou préparé a la bonne profondeur, posez un bâton en travers qui vous indique le niveau du sol et introduisez l’arbre dans le trou.
La marque de terre sur l’arbre doit se trouver exactement au niveau du bâton.
Tous les arbres de plein vent ont besoin de tuteurs.
Prenez des tuteurs de 5 cm de diamètre, préalablement traités avec un produit protecteur à base de cuivre.
Mettez deux tuteurs bien droits dans le trou, chacun à 25 cm de l’arbre.
Dans un sol léger il faut parfois les enterrer à 60 cm de profondeur, dans un sol lourd 45 cm suffisent.
Mettez une pelletée de terre au fond du trou, étalez les racines, ajoutez quelques poignées de tourbe puis remettez la terre en l’enrichissant d’amendements organiques et d’engrais naturels.
Pendant ce temps, votre aide secouera prudemment l’arbre de façon que la terre se loge bien entre les racines.
Tassez le sol au fur et à mesure en maintenant l’arbre bien droit.
Versez un seau d’eau d’une contenance de 12 litres et s’il n’a pas plu au cours de la semaine qui suit, versez-en un deuxième.
Aplanissez le sol et couvrez-le tout autour de l’arbre, dans un rayon correspondant à la largeur des branches, de compost bien décomposé, de fumier, de terreau ou de tourbe humide.
Aucune de ces fumures ne doit être en contact avec l’arbre car elles risqueraient de l’endommager.
Dès que l’arbre est planté, attachez une pièce de bois perpendiculairement aux tuteurs, un peu en dessous des branches les plus basses et attachez le tronc à ce support horizontal.
Pour ce faire, employez un lien spécial en plastique ou, mieux encore, protégez le tronc de l’arbre à cet endroit avec un morceau de tissu et nouez par-dessus avec une ficelle souple.
Au cours des premiers mois, le sol va se stabiliser et il faudra peut-être vérifier et modifier la position des liens. Après deux ou trois ans, l’arbre doit pouvoir se passer de tuteurs.
Plantation sur sol mal drainé
Si votre sol est mal drainé, vous allez devoir planter sur un petit monticule.
Creusez un trou de plantation peu profond.
Posez l’arbre au centre de cette faible dépression, plantez les tuteurs puis apportez de la terre que vous prélevez dans une autre partie sur le tronc de l’arbre.
Le monticule ainsi créé doit être plus large que le rayon des racines existantes pour qu’elles puissent se développer vers l’extérieur.
La fumure elle aussi dépassera le rayon des branches et chaque année il faudra un peu surélever.
Vous emploierez également cette méthode si, sous la terre arable, à une quarantaine de centimètres de profondeur, se trouve une couche de craie, de marne ou de calcaire.
Les arbres plantés sur monticules sont plus sensibles à la sécheresse et l’arrosage est indispensable surtout au début de leur vie.
Un mulchage avec du compost de jardin ou du terreau aidera à réduire l’évaporation de surface.
Arrosage et fertilisation
Pour les arbres nouvellement plantés, le premier printemps est un cap délicat.
Au cours de l’été, il est indispensable d’arroser suffisamment et de conserver l’humidité par un mulchage.
Ne faites pas d’autres fumures la première saison.
Au cours des printemps suivants, rajoutez du compost au pied de l’arbre, et recouvrez d’un paillis.
Par la suite, si vous voyez que votre arbre fruitier montre des carences, n’hésitez pas à rajouter un engrais liquide tel que le purin d’orties ou de consoude.
La taille à la formation des tiges
Cette taille a pour objectif de constituer un réseau de branches principales robustes.
Elle est la même quelle que soit la dimension de l’arbre.
Immédiatement après la plantation, faites une première taille avec un sécateur bien affûté.
Une bonne taille stimule la formation de bois qui est nécessaire à ce stade du développement de l’arbre.
S’il s’agit d’un pied franc jamais taillé, coupez-le à mi-hauteur en ne lui laissant que trois ou quatre bons rameaux.
Si vous avez acheté un arbre de deux ans, il ne doit avoir que trois ou quatre branches.
Et si elles sont fortes et longues, alors coupez chacune à la moitié de sa longueur et près d’un bourgeon orienté vers l’extérieur.
Si ces premières branches sont au contraire minces et plutôt courtes, faites une taille encore plus hardie et ne leur laissez que le tiers de leur longueur.
Cette coupe provoquera l’apparition de bourgeons près de la coupure.
Au troisième hiver de l’arbre, chacune des premières branches ou charpentières aura donné au moins trois branches secondaires ou sous-charpentières.
Rabattez la poussée de l’été précédent d’un tiers si elle est robuste, de moitié si elle est malingre.
Quelques rameaux latéraux peuvent avoir fait leur apparition sur les branches secondaires. S’ils ne sont pas bien placés pour donner de nouvelles branches, rabattez-les au quatrième bourgeon.
Tout rameau qui prendrait naissance sur le tronc de l’arbre au-dessous des branches principales doit être supprimé à ras du tronc.
On considère qu’un arbre de quatre ans est un arbre qui n’a plus besoin de taille de formation en ce qui concerne essentiellement les arbres de plein vent ; on se contente alors d’un élagage supprimant toute branche mal placée ou trop chétive.
Si vous ne taillez pas un rameau latéral, il portera des bourgeons à fruit dans sa seconde année.
Ces bourgeons sont plus larges, plus gros et plus ronds que les bourgeons de croissance.
Ils fleuriront au printemps suivant.
Chaque hiver, laissez au moins quelques rameaux non taillés pour qu’ils portent des fruits.
S’il vous faut davantage de rameaux latéraux, coupez certains au deuxième bourgeon en partant de la base.
Mais en règle générale, coupez seulement les rameaux de trois ans qui ont fructifié pour ne laisser qu’un tronçon de 5 cm.
Ne touchez plus l’extrémité des branches une fois que la fructification a commencé, à moins qu’une branche ne pousse dans une mauvaise direction ou que vous ne vouliez remplacer la nouvelle poussée de la saison par une autre.
Certaines variétés forment également des bourgeons à fruit à l’extrémité des rameaux d’un an.
Laissez-les intacts.
Ce système de taille assurera une production équilibrée de rameaux fructifiant et de rameaux de végétation qui produiront des fruits plus tard.
La taille de formation des cordons
Un cordon consiste en un tronc unique portant de un à quatre bras, disposés sur un ou deux étages.
L’arbre est planté incliné dans le but de réduire sa croissance, d’encourager une fructification rapide et une production régulière de boutons. Autant que possible, les cordons doivent être orientés du sud au nord.
Je vous propose les formes les plus simples et les plus rapides à obtenir :
— Le cordon horizontal à un bras. Le scion est planté droit ou incliné et courbé à 40 ou 80 cm de hauteur sur un fil de fer tendu. On se contente de couper l’extrémité en dessous d’un œil.
— Le cordon horizontal à deux bras. Le scion planté droit est coupé à 40 ou 80 cm de haut ; on laisse partir deux rameaux latéraux à palisser sur fil de fer.
— Le cordon à deux étages. Le scion est planté droit ; pour la formation d’un seul côté, le scion planté droit est courbé d’un côté ; sur la courbure naît toujours un rameau secondaire que l’on mène sur le fil à 80 cm et que l’on courbe du même côté. Pour la formation des deux côtés, le scion est coupé à 40 cm ; on choisit trois rameaux, deux à palisser de part et d’autre du premier fil et un (toujours le supérieur) à mener sur le deuxième fil où il subit le même sort.
— Le cordon oblique à un bras. Pour tous les cordons obliques, des lattes de bois ou de bambou sont nécessaires pour conduire les rameaux ; elles sont disposées penchées à 45° avant la plantation. Pour le cas présent, elles sont espacées de 40 ou 50 cm, et fixées sur trois ou quatre fils de fer horizontaux régulièrement espacés jusqu’à 2 mètres.
— Le cordon oblique à deux bras. Deux cas se présentent.
Premier cas : les deux bras sont menés dans le même sens ;
deuxième cas : les deux bras sont menés en sens contraires toujours penchés à 45°.
C’est avec ces deux formes que l’on obtient les formes palissées dites en losanges.
Il existe d’autres formes de cordons mais elles sont peu utilisées.
La taille de formation des palmettes
Elles sont beaucoup plus délicates à mettre en œuvre et plus longues à obtenir sauf le U simple. C’est pourquoi pour les Verrier et les U doubles, les palmettes à bras obliques, je conseille l’achat d’arbustes presque entièrement formés.
La taille fruitière
Elle comprend deux opérations :
— La taille en vert. Elle se fait vers la fin du printemps et consiste dans le rabattement de toutes les extrémités de rameaux porteurs de fruits ou nouvellement formés qui ont tendance à s’allonger.
On rabat généralement à quatre ou six feuilles au-dessous des fils des fruits ou de l’empattement ; elle se poursuit tout l’été pour maintenir le même nombre de feuilles.
— La taille d’hiver. C’est la taille de fructification proprement dite.
Elle demande des connaissances précises que seule la pratique est capable de vous inculquer.
Ce genre de taille s’adresse à des coursonnes (portées par les charpentières), donnant naissance aux principales productions qu’il faut savoir reconnaître et différencier : œil à bois, dard, bouton, lambourde, bourse.
La taille se fait sur les jeunes rameaux et les coursonnes à trois productions, en moyenne, semblables ou différentes.
En taillant les coursonnes, il faut s’efforcer de rester toujours le plus près possible de la charpentière.
Si la coursonne s’allonge trop ou prend un aspect échevelé, il faut la supprimer pour favoriser la naissance d’un nouveau rameau sur la coupe.
L’éclaircissage des fruits
Si une année, un pommier donne une très abondante récolte, il risque de se reposer la saison suivante ; les fruits risquent également d’être de petite taille.
Pour améliorer l’aspect et la taille de chaque fruit, on éclaircit les pommes de table.
Les pommes à cuire sont par nature plus grosses et on ne pratique généralement pas d’éclaircissage.
Cette opération n’est pas non plus nécessaire sur les arbres de petite taille et les cordons.
La chute de quelques jeunes fruits se produit naturellement au milieu de l’été ou juste après mais, plus tôt vous pratiquerez l’éclaircissage, mieux ce sera.
Dès que le jeune fruit s’amorce, vous pouvez commencer l’opération à l’aide d’une paire de ciseaux, d’un sécateur ou même avec les ongles.
Deux techniques se présentent à vous selon l’importance de la floraison et des jeunes fruits formés : s’il y a beaucoup de fruits.
Vous ne conservez que le fruit central qui le plus souvent est le plus gros.
En deux coups de sécateur, vous faites tomber les autres fruits (six au maximum).
S’il n’y a que peu de fruits, vous supprimez le fruit central et vous en conservez deux sur la périphérie.
En principe, conservez au maximum vingt fruits par mètre linéaire de branche.
Le soutien
Des branches risquent de se rompre sous le poids d’une récolte abondante.
Prévenez ce danger en soutenant les branches particulièrement chargées par un tuteur se terminant en fourche, ou plantez un piquet près du tronc de l’arbre et attachez-y les branches à soutenir.
Les cordons et palmettes n’ont pas besoin de ce soutien, mais vérifiez de temps en temps les attaches sur les lattes ou les fils de fer.
La récolte
Lorsque vous pensez qu’une pomme est mure, soulevez-la dans la paume de votre main et exercez une très légère torsion.
Si le fruit se détache, c’est qu’il est mûr. Il doit être manié délicatement car il est vite meurtri.
Les pommes abîmées risquent de faire pourrir leurs voisines pendant le temps de stockage.
Pour les pommes à cidre et les pommes sauvages, on peut attendre qu’elles tombent.
Avant de rentrer les fruits pour la conservation, faites-les reposer une semaine sur clayettes dans un local abrité. Vous pouvez ainsi faire un tri et stocker dans le fruitier des fruits bien ressuyés.
La conservation
L’endroit idéal pour conserver des pommes est un endroit frais, un peu moins de 5 ° bien aéré, sombre et légèrement humide.
Un hangar, un garage, un cagibi sont en général trop secs, mais on peut toujours y remédier en mettant les pommes dans des sacs en plastique.
Ne conservez que des fruits sains et secs, en séparant les variétés.
Utilisez des sacs de petite dimension pour que la pourriture ne risque pas de se répandre sur une grosse partie du stock.
Après avoir fermé un sac, faites une petite entaille triangulaire dans chaque coin en bas, de la grosseur d’un ongle, pour assurer l’aération.
Inspectez périodiquement vos sacs et consommez les fruits qui montrent quelque meurtrissure car ils deviendraient vite impropres à la consommation.
Vous pouvez aussi conserver les pommes en clayettes ou dans une armoire avec tiroirs. Dans ces cas, déposez les fruits l’un près de l’autre en veillant à ce qu’ils ne se touchent pas et surveillez (une fois par semaine environ) afin de supprimer tout fruit commençant à se gâter.
Parasites et maladies
Les pommiers peuvent être sujets à bon nombre de maladies et atteints par de nombreux parasites ; je vous en indique ici un certain nombre.
Un bon programme de pulvérisations protégera vos arbres contre la tavelure, l’oïdium, les chenilles mangeant les feuilles ou les jeunes fruits, les pucerons de toutes sortes, les tenthrèdes, les charançons phyllophages, l’araignée rouge, l’anthonome et la carpocapse.
Vous aurez plus de difficultés avec la maladie du liège, les chancres, la pourridie et les chenilles ronge-bois (heureusement fort rares).
En hiver, les oiseaux peuvent causer de sérieux dégâts.
Pour de petits arbres, la cage à fruits est une bonne solution ; pour les arbres plus grands, procurez- vous des filets dans les magasins spécialisés.
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Vous pouvez ne pas suivre un programme systématique de pulvérisations et vous contenter de traiter lorsque les symptômes apparaissent et de couper les parties malades en cas de maladie, comme le mildiou, ou d’attaques de pucerons.
Une fertilisation régulière renforcera bien entendu la résistance des arbres aux maladies cryptogamiques.
Ne faites jamais de pulvérisations sur des fleurs épanouies pour ne pas mettre en danger les insectes pollinisateurs.
Les pucerons :
Ils font se rouler sur elles-mêmes les jeunes feuilles et les extrémités des rameaux.
Les feuilles deviennent collantes et comme couvertes de suie.
Ces insectes sont petits, de couleur verte ou grise ; ils vivent sur le dessous des feuilles.
Détruisez-les dès leur apparition, faites une pulvérisation de purin d’orties et favorisez aussi l’installation des auxiliaires naturels, consommateurs de pucerons tels que les syrphes, coccinelles, chrysopes, punaises… en installant des plantes hôtes de ces insectes (plantes fleuries productrices de pollen : phacélie, orties…).
La tenthrède :
Les larves blanches de la tenthrède se nourrissent sur le côté des jeunes fruits, laissant à leur entrée une trace collante.
Les pommes attaquées porteront une cicatrice en forme de ruban.
En prévention, binez soigneusement le sol au pied de vos plantes à l’automne et au printemps de façon à exposer les larves et les nymphes aux rigueurs du climat et à leurs prédateurs.
L’anthonome :
Les boutons ne s’ouvrent pas et prennent une teinte rouillée.
La larve se nourrit de l’intérieur des boutons.
Installez des nichoirs pour les oiseaux, afin qu’ils se nourrissent des larves, car il n’existe pas de solutions naturelles à leur élimination.
Les capsides :
Ce sont les jeunes fruits qui sont endommagés ; ils sont déformés et ont la gale.
Les feuilles sont trouées, plissées et déchiquetées.
Traitez comme pour les pucerons.
La carpocapse :
Ses larves ont une tête brune.
Au milieu de l’été, elles pénètrent dans le fruit près de l’œil et mangent le cœur.
Les fruits atteints prennent des couleurs vives et tombent prématurément.
Traitez votre arbre avec des macérations de rhubarbe ou d’absinthe.
Un bon moyen de lutte consiste à fixer autour du tronc une bande de toile un peu avant le milieu de l’été, les chenilles viendront s’y transformer en chrysalides.
En hiver, retirez le tissu que vous brûlerez avec les cocons.
Le puceron lanigère :
Cet insecte est couvert d’un duvet blanc.
Il se nourrit généralement à la jonction des branches où ils produisent des excroissances ; l’écorce craque ce qui favorise l’apparition du chancre et autres maladies cryptogamiques.
Installez des bandes engluées sur le tronc des arbres, et si vous êtes déjà envahi, pulvérisez un mélange de savon noir, d’alcool à brulé et d’eau (10 cl de savon noir, 1,5 l d’alcool à brûler et 10 l d’eau).
L’araignée rouge :
Ces petits acariens rouge pâle vivent sur le dessous des feuilles et sont très actifs quand l’été est chaud et sec.
Les feuilles prennent une teinte terne, jaune pâle ou vert-gris, elles flétrissent et tombent prématurément.
Faites des pulvérisations : soit une décoction d’ail, une infusion d’ortie ou du purin de prêle.
La tavelure :
Cette maladie cryptogamique provoque l’apparition de tâches brunes ou noires sur les feuilles et les fruits qui se fendent et peuvent être ensuite atteint de pourriture brune.
La maladie est plus sérieuse si le printemps est humide.
Pulvérisez du purin de prêle.
Le chancre :
C’est la maladie cryptogamique la plus courante qui attaque le bois des branches, du tronc et des rameaux.
Le chancre est souvent lié à un mauvais drainage du sol, à des blessures involontaires ou à des attaques de prédateurs.
Si le champignon encercle toute la branche, celle-ci meurt.
Lorsque vous voyez en un point l’écorce se désagréger, coupez le bois jusqu’à revenir à la partie saine en coupant net, juste au-dessus d’un joint.
Brûlez le bois malade et traitez toute blessure importante avec un mastic cicatriciel.
L’oïdium :
Des tâches blanches poudreuses apparaissent sur les feuilles et les jeunes pousses au printemps.
Coupez les rameaux atteints et traitez les plantes à la bouillie bordelaise tous les quinze jours jusqu’à ce que les symptômes aient complètement disparu.
La maladie du liège :
De petits trous bruns dans la chair du fruit lui donnent un goût amer.
Traitez en apportant dans le sol un engrais boraté (purin de consoude), la maladie étant due à une carence de bore (à ne pas confondre avec le «liège », qui se forme pendant la conservation et qui est dû à un fruitier mal entretenu).
Vous diminuerez beaucoup les risques du liège en taillant moins sévèrement, en réduisant les engrais azotés et en arrosant régulièrement.
La pourriture brune :
Cette maladie atteint les fruits qui deviennent bruns, tombent ou restent momifiés sur l’arbre où ils contamineront les fruits de la saison suivante.
Vous devez détruire tout fruit atteint dès que vous l’avez repéré.
LES VARIÉTÉS DE POMMIERS
Quatre facteurs essentiels doivent vous guider dans votre choix : l’époque de la maturité des variétés car il faut être présent pour la récolte, voire la consommation pour les fruits précoces ; la nécessité de la pollinisation, certaines variétés étant auto-stériles ; la forme des arbres à cultiver et la surface du jardin, seules les formes plates pouvant se cultiver dans toutes étendues, même minuscules ; enfin, les notions de taille fruitière, car si vous n’en possédez pas, limitez-vous à la culture des formes de plein vent.
Plantez des cordons ou des palmettes sans connaissance de taille, c’est l’échec assuré.
Variétés estivales
Les fruits se consomment à la récolte (août-septembre) ou mieux une à deux semaines après, avec une’ conservation possible d’un mois.
— Astrakan rouge (Transparente rouge) : fruit assez gros, globuleux, aplati, carmin pruiné.
Vieille variété très précoce pour la fin juillet.
— Borovitky (Borowinka) : autre vieille variété au fruit assez gros, globuleux, aplati, rouge strié à fond jaune, chair tendre, sucrée, parfumée.
Début août.
— Delbarestivale : gros fruit cylindrique très régulier.
Épiderme jaune intense strié de rouge vif sur une face.
Chair croquante, juteuse, un peu acidulée et anisée, sucrée.
Pollinisateurs : Golden délIcious, Primrouge, Starkrimson.
Début septembre.
— Primrouge : assez gros fruit rouge clair se conservant longtemps sur l’arbre.
Chair fine, croquante, acidulée, sucrée.
Pollinisateurs : Delbarestivale, Granny Smith, Golden delicious, Starkrimson.
— Grand Alexandre : très gros fruit blanchâtre strié rouge se conservant mal.
Surtout fruit d’apparat.
Chair sucrée et tendre.
Mi-septembre.
Variétés automnales
Conservation de trois à cinq semaines.
Récolte septembre et octobre.
— Reine des Reinettes : fruit jaune strié de rouge à chair croquante, juteuse et parfumée.
Récolte en deux ou trois fois du début septembre à la fin du mois.
— Belrène : mutation de Reine des Reinettes à fruit plus gros, plus coloré et récolte groupée.
— Peasgood non such (Sans Pareille) : fruit énorme, jaune pâle strié de rouge.
Chair blanc jaunâtre, sucrée et acidulée.
Sensible à la chute des fruits.
— Transparente de Croncels : gros fruit jaunâtre à peau donnant une apparence vitreuse.
Chair sucrée, parfumée, un peu acidulée, tendre, excellente pour compote et gelée.
— Cox orange : fruit moyen, jaune lavé de rouge et maculé de fauve.
Chair fine, tendre et juteuse.
Garde ses qualités jusqu’en janvier.
Variétés de bonne conservation
Récolte en octobre, parfois début novembre.
Conservation en local frais de 4° à 7°.
La conservation est moins longue si la température est plus élevée.
— Reinette blanche du Canada : gros fruit mi-ferme, acidulé, sucré, parfumé.
Arbre vigoureux.
Pollinisateurs : Stark-rimson, Reine des Reinettes, Granny Smith.
Consommation et conservation en décembre et en janvier.
— Starkrimson : gros fruit rouge, très coloré, ferme, croquant et juteux.
Arbre de vigueur réduite mais très fertile.
— Starkgoldenspur : semblable à Golden delicious.
Arbre de vigueur faible, très fertile ; il faut éclaircir.
— Belgolden : semblable à Golden delicious, mais fruit de meilleure qualité.
Vigueur moyenne.
— Belle de Boskoop : très gros fruit partiellement coloré de rouge, ferme, juteux, sucré, acidulé.
Arbre vigoureux, rustique et fertile.
Pollinisateurs : Reine des Reinettes, Chieftain, Starkrimson.
— Chieftain : fruit assez gros, tronçonique à sommet côtelé d’un rouge brillant clair ; chair ferme et d’excellente qualité.
Très bonne variété d’amateur.
— Reinette grise du Canada : gros fruit gris à chair mi-ferme.
Chair mi-ferme, acidulée, sucrée au parfum léger d’anis.
Bonne productivité, vigueur moyenne.
Pollinisateurs : voir Canada blanc.
— Golden delicious : variété la plus cultivée de France aux qualités discutables, en perte de vitesse.
Elle est remplacée par des descendants améliorés.
— Idared : fruit rouge de gros calibre et de bonne qualité.
C’est un excellent pollinisateur.
Fertile, mais sensible à l’oïdium.
Variétés de longue conservation
Récolte fin octobre et novembre.
A conserver si possible dans un local différent des variétés précédentes.
— Reinette Clochard : fruit jaune d’or à chair jaune rosé assez juteuse et parfumée.
Vigueur moyenne et bonne fertilité.
Bonne pollinisatrice.
— Reinette du Mans : fruit jaune clair, doré à l’insolation.
Chair blanche, ferme, croquante, sucrée, parfumée.
Grande vigueur de l’arbre et bon pollinisateur.
Ne réussit pas partout.
— De l’Estre : fruit jaune clair, fortement taché de carmin et ponctué de roux.
Chair croquante, très sucrée, parfumée.
Assez bonne vigueur et grande fertilité.
Bon pollinisateur.
— Granny Smith : fruit de couleur vert vif.
Chair croquante, acidulée, très juteuse, d’un goût très particulier.
Arbre de bonne vigueur et de production régulière.